Auditionné mercredi devant la commission des affaires économiques tout comme les autres opérateurs afin de faire le point sur la mise en œuvre du New Deal numérique, Free par la voix de Maxime Lombardini est revenu sur la consolidation.
Les chances de consolidation s’amenuisent en 2019. Aucun opérateur n’est vendeur. Free a assuré en septembre dernier
qu’il ne sera pas le déclencheur, SFR persiste et signe, l’opérateur n’est à vendre, Bouygues Telecom se verrait bien quant à lui continuer à quatre mais reste ouvert à une opportunité alors qu’Orange ne cesse de le répéter, l’agrume ne jouera aucun rôle si ce n’est de faciliter une consolidation qu’il considère inévitable. Une fenêtre de tir était attendue en 2019 mais le temps passe, les enchères sur la 5G approchent et aucun schéma ne se profile à court terme.
En marge de la présentation des chiffres d’Orange et de Bouygues Telecom, le mois dernier, les patrons des deux opérateurs n’ont pas caché leur pessimisme, D’abord Martin Bouygues assurant avoir « aucune discussion avec d’autres opérateurs » et n’avoir été contacté « par aucun d’entre eux ». Puis Stéphane Richard d’ajouter que " le niveau d’espoir que la consolidation se fasse en France a baissé, c’est regrettable mais c’est incontestable."
Lors d’une audition placée, mercredi, sous le signe du New Deal, Maxime Lombardini, Président du conseil d’administration d’Iliad en a profité pour partager son point de vue sur la consolidation devant la commission des affaires économiques.
"Au sujet de la consolidation, je pense qu’il y a une réponse dans la régulation. Si l’attribution des fréquences 5G est faite de manière équilibrée et raisonnable, quatre opérateur peuvent vivre durablement, on est aujourd’hui tous rentables, on investit tous, on a tous des dynamiques commerciales positives. Il y a aussi la régulation de la fibre, l’opérateur historique est structurellement plus puissant que les autres, il est normal qu’il y ait une régulation. Après le degré de régulation fait que les autres opérateurs arrivent à tenir le choc concurrentiel ou pas. Je pense que la réponse à la question 3 ou 4 opérateurs est qu’il faudrait que l’un soit vendeur et ce n’est pas le cas" a-t-il déclaré. Et d’ajouter que le regard porté par la régulation pour que chacun puisse continuer son développement, est déterminant.
S’agissant de l’investissement, Maxime Lombardini a tenu à rappeler que sur l’économie du secteur, "on va vu pas des statistiques ces derniers temps sur le pouvoir d’achat, les télécoms sont le seul secteur où les prix ont baissé, et dans le même temps les investissements ont augmenté de plus de 50%, donc on est à un niveau très élevé, n’oublions pas que l’on a le New Deal mais aussi le déploiement de la fibre qui va très vite qui coûte très cher, c’est un bon choix pour le pays." Free et certains concurrents réinvestissent la quasi-totalité de la trésorerie qu’ils dégagent par l’activité, "voir plus on s’endette. On donne tout ce que l’on a", a-t-il conclu.