La France est à la seconde place mondiale de la transition vers l’IPV6, mais il reste encore du travail.
Chaque année, l’Arcep met à jour son baromètre IPv6 qui passe au crible la transition vers IPv6 de tous les acteurs de la chaîne internet. Il présente notamment l’état actuel des déploiements et les prévisions des principaux opérateurs pour les réseaux fixes comme mobiles. Si Free est largement en avance sur ses concurrents sur le fixe depuis longtemps, sur le mobile, il reste encore du travail.
Mi-2022, 72% des abonnés fixe tout opérateur confondu étaient activés en IPV6 contre 60% des abonnés mobiles. Une progression notable avec une hausse de 15 points pour l’utilisation globale. Les prévisions pour mi-2025 sont de respectivement 94% et 88%. Cependant, le baromètre établi par l’Arcep met en évidence des disparités entre les opérateurs fixes et mobiles. En matière de réseau fixe grand public, si Free a quasiment terminé sa transition, SFR ne l’a pas encore commencée sur le réseau câblé. De façon générale, sur réseau en fibre optique grand public, la transition vers IPv6 devrait être quasiment terminée mi-2025 : presque tous les clients (plus de 99 %) auraient de l’IPv6 activé par défaut
Concernant le mobile pour le grand public, l’Arcep constate des disparités importantes entre les principaux opérateurs télécoms et invite Free Mobile à activer par défaut cette technologie. Activable manuellement depuis fin 2020 pour les abonnés Free Mobile, l’IPV6 l’est nativement depuis mars dernier sur iOS, mais manque encore à l’appel les smartphones Android. Interpellé sur ce retard, le compte Twitter officiel Free_1337 expliquait le 7 juillet dernier que l’opérateur a bien lancé le processus de configuration depuis l’espace Abonné sans manipulation supplémentaire. Seulement, “les constructeurs mettent un certain temps à intégrer les demandes”.
“La pénurie d’adresses IPv4 fin 2019 appelle à accélérer la migration de tous les acteurs du net vers IPv6. Persister à entretenir le protocole IPv4 fait peser une série de risques sur le bon fonctionnement d’internet en termes d’accès aux services ou d’identification des adresses IP par exemple. La transition vers IPv6 est donc la seule solution pérenne pour qu’internet reste un espace d’innovation et de compétitivité, au bénéfice des utilisateurs” explique le régulateur.
Concernant les hébergeurs, le retard est toujours marqué. Même si plusieurs hébergeurs proposent IPv6 dans leurs offres, le taux de sites web accessibles en IPv6 est faible (25% des 2,3 millions et demi de sites web des noms de domaine .fr, .re, .pm, .yt, .tf et .wf avec un hébergement HTTPS valide). Le taux des serveurs mail reste très bas, avec seulement environ 8,3 % des serveurs mail en IPv6. Le retard sur ce maillon de la chaîne d’internet, s’il n’est pas comblé dans les prochaines années, pourrait retarder l’extinction d’IPv4 et prolonger la complexité inhérente liée à la cohabitation IPv4 / IPv6 dans les réseaux.
Qu’apporte l’IPV6 par rapport à l’IPV4 ?
L’IPV6 est un standard d’adresse IP créé pour remplacer l’IPV4, alors que le nombre d’adresses arrivait à une pénurie atteinte en 2019. L’IPv4 utilise 4 blocs de 3 chiffres compris en 0 et 255 (192.168.1.1, par exemple) et limite le nombre d’adresses à approximativement 4 milliards. Un chiffre qui peut paraître énorme au premier abord, mais qui pose un problème avec la démocratisation d’Internet dans le Monde et l’explosion du nombre d’appareils connectés à Internet. Cela oblige à avoir recours aux sous-réseaux, c’est-à-dire qu’une seule adresse IPv4 peut servir pour tout un foyer (ordinateurs, mobiles, TV connectée, etc.).
Avec l’IPv6, on se retrouve avec 8 blocs de 4 caractères hexadécimaux pouvant être des chiffres compris entre 0 et 9 ou des lettres comprises entre a et f, décuplant ainsi le nombre de possibilités. Plus besoin de sous-réseau. Chaque appareil peut avoir sa propre adresse IP.
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