Levée de boucliers face à l’arrivée d’une antenne-relais Free Mobile. Pas question de brader la santé et l’environnement.
Avec pour objectif d’améliorer sa couverture mobile à Bettborn, dans le département de la Moselle, Free compte implanter un pylône de 40 mètres de haut sur un terrain communal. L’emplacement se trouve plus précisément dans le virage à l’entrée de ce village de quelques centaines d’âmes. L’opérateur de Xavier Niel prévoit même de le peindre en vert pour une meilleure intégration dans le paysage.
Trop près des habitations
Sauf que les riverains ne l’entendent pas de cette oreille. “C’est beaucoup trop près des habitations”, estime Bruno Halter, initiateur du mouvement et porte-parole des opposants. Comme le matérialisent déjà quatre piquets, l’équipement doit en effet se retrouver à 40 mètres des premières habitations.
L’exposition aux ondes fait en effet partie des griefs, au même titre que la répercussion sur la valeur de l’immobilier. “J’ai dû faire deux permis de construire pour ma maison à cause des bâtiments historiques, et il y a ça…”, s’étonne par ailleurs un autre habitant.
Le loyer annuel de 3 500 euros proposé par Free ne semble pas convaincre. “À Bettborn, on brade la santé et l’environnement”, pouvait-on en effet lire sur une pancarte lors d’un rassemblement de protestation le 26 mars dernier.
(Crédit photo : Laurent Mami)
Alerte concernant “l’amiante de cerveau”
Jean Rinaldi, de l’association CCARRA (Coordination citoyenne antennes-relais Rhône-Alpes et nationale), est venu afficher son soutien, suite à la sollicitation de Bruno Halter. “Nous nous apercevons que les citoyens ne connaissent pas leurs droits, les risques”, explique-t-il. Et d’ajouter que “les opérateurs se croient tout permis”, agissant “de façon féodale, comme au Moyen-Âge, en termes d’information”. Celui-ci y va aussi de préconisations : “Nous recommandons l’installation des antennes-relais à 700 mètres des habitations. Nous souhaiterions aussi que les opérateurs mutualisent les antennes”.
Le risque est bien réel à ses yeux. “Vous savez comment on appelle les ondes ? L’amiante de cerveau”, estime Jean Rinaldi. “Il y a beaucoup d’études. La Nasa, EDF, etc. ont fait part de risques. Le Sénat a même recommandé le principe de précaution pour les antennes-relais. Et le Parlement européen a mis en place une réglementation en 2011”, explique-t-il. “Face à un champ trop puissant, les pacemakers, les neurostimulateurs peuvent avoir des problèmes. Il y a aussi les maladies, l’impact sur la faune et la flore”, détaille Jean Rinaldi, évoquant par la même occasion l’impact pouvant aller jusqu’à 40 % sur la valeur de l’immobilier.
Jean Rinaldi était d’ailleurs venu avec du matériel pour réaliser des mesures de rayonnement avec les mobiles en fonctionnement sur place. L’occasion d’inviter à ne pas garder le mobile près du corps et à privilégier l’usage de l’oreillette pour téléphoner.
Un maire pieds et poings liés
Les riverains reprochent également le manque d’informations du côté de la municipalité, le fait d’avoir été mis devant le fait accompli. La publication fin janvier dans le journal municipal serait passée inaperçue et ils auraient réellement pris connaissance du projet en découvrant l’arrêté de non-opposition du conseil municipal apposé sur le terrain.
Pascal Martin, le maire, a affirmé son soutien aux riverains et expliqué sa décision. “La préfecture nous a également expliqué que depuis 2012, les mairies ne peuvent plus s’opposer à l’installation d’une antenne-relais”, a indiqué l’élu qui s’était au préalable rapproché de l’Agence régionale de santé pour en savoir davantage sur les risques liés aux ondes. Face à la mobilisation, la commune tente à présent de faire déplacer l’antenne.
Source : Le Républicain Lorrain