Xavier Niel revient sur la stratégie de Free dans la 5G, expliquant la nécessité d’utiliser plusieurs bandes de fréquences et la hausse des prix des forfaits qui n’avait pas lieu d’être. Il balaie également avec humour le petit retard de lancement de l’opérateur par rapport à ses rivaux.
Ayant récemment acquis des blocs de fréquences sur la bande des 3,5 GHz afin de déployer leurs réseaux 5G, les quatre grands opérateurs réutilisent également des fréquences de la 4G. Au sein de son propre réseau, Free exploite ainsi les bandes de fréquences 700 MHz et 3,5 GHz, se retrouvant accusé de proposer de la fausse 5G dans les mots des concurrents ou dans les médias. Sur le plateau de C à Vous, Xavier Niel a expliqué cette stratégie.
Interrogé sur le débat vraie/fausse 5G, Xavier Niel est catégorique : “je ne sais pas ce que c’est que la 4G améliorée ou une sous-5G. Il y a une norme technologique qui s’appelle la 5G. Quand vous déployez un réseau, vous déployez de la 5G”. Quoi qu’il en soit, il y a un mieux côté performances : “Nous déployons une 5G aujourd’hui sur laquelle on va essayer de couvrir le territoire, qui nous apporte déjà un débit supplémentaire”.
Xavier Niel poursuit en rappelant qu’un réseau de télécommunications repose sur deux aspects : les débits et la portée. Le premier élément est surtout apporté par la bande 3,5 GHz. Assurant de couvrir un maximum de personnes, le deuxième élément a autant son importance, notamment dans les campagnes, et repose sur la bande 700 MHz.
“Dans Paris, si on a le droit d’ouvrir nos antennes, on a besoin de débit, quand vous êtes dans les campagnes, vous avez besoin de portée”, résume-t-il. Et d’expliquer : “quand vous couvrez ailleurs dans des zones peu denses, oui, vous avez moins de débit parce que vous utilisez des technologies 5G. qui vous amènent moins de débit, et quand vous êtes dans le coeur des villes, bah c’est pas celle-ci (NDRL : la 700 MHz) qui est intéressante. Vous allez être contents que ça marche dans votre cas, mais c’est pas la chose la plus importante. Vous allez chercher un débit extrêmement fort (NDRL : grâce à la 3,5 GHz). Donc on déploie les deux” .
La stratégie de l’opérateur porterait en tout cas ses fruits, selon l’homme d’affaires. “Sur les fréquences basses, celles qui couvrent, et qui couvrent les territoires, on est allés un petit peu plus vite que nos concurrents”, indique-t-il. “Sur les fréquences hautes, je crois qu’on est deuxième en nombre d’antennes aujourd’hui actives derrière un leader, et puis on a deux autres opérateurs derrière nous”, ajoute-t-il. Selon l’Arcep, sur la seule bande 3,5 GHz, Orange compte 475 sites activés, devant Free Mobile avec 221 sites en service. Derrière, suivent Bouygues Telecom (115) et SFR (97).
Une hausse des prix qui n’a pas lieu d’être
Free propose sa 5G en l’intégrant sans surcoût dans ses forfaits. Le milliardaire évoque “une habitude dans certains pays, de certains opérateurs, d’augmenter leurs prix au moment d’un changement de technologie”. À ses yeux, elle “n’a pas de raison d’être”.
Nouvelle guerre des prix en perspective ? Xavier Niel rappelle que le marché français est extrêmement compétitif. “Donc, on a probablement les services de téléphonie les moins chers en Europe je suis sûr, peut-être pas au monde”, indique-t-il. Interrogé sur “une saine concurrence au profit du consommateur”, l’homme fort de Free nuance en soulignant que “la concurrence, elle est saine, quand les acteurs ne s’entendent pas”, en référence à une précédente entente pour laquelle les opérateurs français ont été condamnés.
Quid des capacités d’investissement pour les telcos et de la qualité du réseau à la clé pour les utilisateurs ? Xavier Niel répond avec l’humour qu’on lui connait : “je suis content qu’on arrive à vous faire pleurer nous, opérateurs. C’est assez rare. Je savais pas qu’on arrivait à faire pleurer les Français en général, et vous en particulier, en vous disant on a des sociétés extrêmement dans la difficulté”. Et d’affirmer : “tous les acteurs qui sont sur la place gagnent de l’argent”.
Une attente modérée
Le fondateur de l’opérateur répond par ailleurs au fait qu’il soit le dernier à avoir annoncé le lancement de son réseau 5G, après SFR, Bouygues Telecom et Orange. “Les autres ont lancé il y a un mois, et on a eu des fréquences il y a un mois et demi, ça reste très modéré comme attente”, nuance-t-il avec le sourire.
Source : France tv